LA FIN ET LES MOYENS



LES OEUFS

Une poule pond normalement 1 fois par jour. Mais comme elle n'a pas d'horloge dans le ventre, on ne sait jamais à quelle heure, ni par quel temps, ni où.
Un bon conseil :
Ne nettoyez pas un oeuf, même s'il est très sale. En effet, cela le rend poreux et donc permet le passage des microbes et autres.
Notez la date du jour où il a été pondu aucot cot cot codac !  crayon de bois et rangez-le au réfrigérateur. Vous ne le mangerez que le lendemain, pas avant (bi
en que j'apprécie les oeufs très frais).
Un oeuf frais est beaucoup plus fort que reposé pendant 24 h et pourrait occasionner des allergies j'imagine.
Il arrive, quand on a plusieurs poules qui ne pondent pas au même endroit, de trouver un oeuf, et de se demander de quand il date, cela arrive. Il faut tout d'abord le laisser reposer, puis le casser à part dans un bol, pour éviter de polluer toute l'omelette.

    L'odeur : un oeuf frais ne sent rien
    La vue : le blanc de l'oeuf est bien visible en 2 parties, celle du dessus plus gluante que celle du dessous et entoure bien le jaune, on dira que c'est "tonique".
    Dans tous les cas, si la coquille est félée, ébréchée ou carrément percée : il faut jeter l'oeuf sans regrets, oeuf du jour ou pas.
    Pour savoir si un oeuf est encore mangeable : le mettre dans un bac d'eau, s'il coule, il est bon
; s'il est entre deux eaux, il est encore consommable, mais s'il flotte : il est bon à jeter.

Voici une méthode pour conserver les oeufs quand on en a trop (cela arrive quand tout le monde se met à pondre en même temps) : On les bat en omelette et on les congèle. Puis au moment de les consommer, on les dégèle et on ajoute un oeuf frais puis on les bat à nouveau en omelette. Si le résultat n'est pas concluant, on ajoute un deuxième oeuf et l'on fait cuire. D'après mes sources, tout cela apparaît comme une omelette normale une fois cuit.


LA VIANDE

Eh, oui ! il faut bien en passer par là, si l'on veut manger un poulet qui n'a rien à voir avec ceux que l'on achète dans le commerce.
Vous devez choisir un animal qui pèse plus de 2 kg ½. Si vous le choisissez trop léger, il n'y aura rien à manger dessus.

1 - Attraper l'animal :

Il faut être le plus calme possible et ne pas courir, sous peine d'affoler toute la basse-cour et de passer un temps fou à courir derrière Mme Gallinacée. Dès que vous êtes au niveau de votre cible, vous pencher doucement et attraper l'animal par les deux côtés (sur les ailes) et le maintenir fermement, si vous le lâchez, vous n'aurez plus qu'à appeler un voisin, pour faire "la tenaille" car vous serez repéré de loin, et vous pourrez toujours courir.

2 - Tuer l'animal

Oui, je sais, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux dans l'élevage, mais il n'y a pas de moyen d'y échapper. Il faut aussi noter que la volaille en général, même tête coupée, bouge encore pendant un bon moment, et c'est très impressionnant, car l'animal cherche à s'envoler et envoie du sang partout s'il n'est pas maintenu fermement.
Il y a plusieurs écoles pour tuer une poule :
- l'école de Grand-mère, qui consiste à cafouiller avec des ciseaux dans la gorge de l'animal pendant un certain temps (jusqu'à ce que mort s'en suive).
- l'école de l'apprenti-boucher : pendre l'animal par les pattes et l'égorger purement et simplement.
- l'école du fermier débrouillard : prendre une balise en forme de cône (pour prévenir des travaux), couper la pointe, enfiler l'animal dedans, tête qui dépasse et couper la carotide, l'animal ne peut pas se débattre, et somme toute, cela se passe dans le calme, encore faut-il avoir le courage de couper la carotide de cette bête qui vous regarde, bon.
Et puis, il y a ce système qui en vaut un autre : assommer l'animal, puis lui couper la tête.
Quoi qu'il en soit, le plus dur, c'est de commencer mais il faut qu'il soit vidé de son sang avant de le plumer et de le vider.
A vous de choisir... et bon courage !!!

Sauvetage d'une poule ou comment sacrifier ses animaux.

Nous avions acheté des animaux dits « sexés » : 5 poules et 1 coq.

Au bout de quelques semaines, nous nous sommes aperçu que nous avions eu l'inverse :

4 coqs sussex (grosse race), 1 coq shaver et 1 poule Shaver (race moyenne et pondeuse).

Le résultat catastrophique ne s'est pas fait attendre, au bout de 2 mois, la poule ne supportait plus les assauts répétés des coqs (sauf le dernier, qu'on a longtemps pris pour une femelle).

Elle ne voulait plus sortir du poulailler, et dès qu'elle sortait, ce qui se passait s'apparentait plus à un viol collectif qu'à la saillie. En effet, les coqs sussex pesant plus de 3 kg et le coq roux à peu près 3 kg, cela faisait un poids de quasiment 15 kg sur la poule de 2,5 kg, 5 à 6 fois par jour.

De plus, les blessures occasionnées par ces « viols » ont diminué largement la capacité de la poule à pondre, à manger, à boire et à résister au froid.

Conséquence : déplumage total de son dos et lacérations profondes, et comme on est en octobre, le vent et la pluie n'améliore en rien l'état de santé d'un animal qui a besoin de calme et de chaleur surtout quand il est faible.

De plus, cette dernière a arrêté de s'alimenter et de boire. Elle est en perdition.

J'ai donc décidé de tuer les coqs pour sauver la poule. Je n'ai personne à qui les donner, si je veux que la poule vive, je n'ai plus le choix.

Après avoir réfléchi longtemps et m'être mise en condition morale, j'ai trouvé une technique.

Cette dernière est rapide (l'animal ne souffre pas), discrète (l'animal ne crie pas) et sereine (l'animal ne se débat pas).

Pour ce faire, il faut déjà une motivation à toute épreuve et être sûr de soi.

Il vaut mieux être deux, un pour tenir l'animal, l'autre pour le tuer, mais cela peut se faire seul, à condition d'être très organisé.

 

Voici comment nous avons procédé.

Etape 1 :

matériel :

- acheter un cutter à longue lame et autant de lames de rechange qu'il y a d'animaux à tuer.

Choisir un cutter avec système de blocage de la lame.

 

- Trouver un vieux drap, serviette de plage, ou tout genre de tissu de grande taille et solide. Ce dernier servira à maintenir l'animal au sol, du moins à l'empêcher de se débattre.

 

- Prévoir 2 paires de gants : une en cuir pour attraper la bête (non obligatoire mais recommandé, car une volaille ne se laisse pas attraper facilement et se défend en donnant des coups de pattes aux griffes acérées), et une autre en plastique (comme pour faire la vaisselle) un peu plus fin mais tenant bien aux mains (style « seconde peau »), qui permettra de manipuler l'animal et le cutter sans risque de « dérapage ».

 

Etape 2 :

En fonction de la météo, tout peut se passer à l'extérieur s'il ne pleut pas, sinon, prévoir un endroit clair et aéré et facilement lavable.

Il faut décider qui va faire quoi : qui va tenir l'animal et qui va sacrifier. Une fois ce dernier point choisi, il faut s'y tenir.

 

Prévoir 2 bâtons (un chacun) non pas pour frapper l'animal mais pour l'isoler des autres.

L'attraper et le tenir correctement pour qu'il se calme (en le prenant sous le bras, ses ailes contre son corps, par exemple). Vous ne devez en aucun cas crier si la séance d'attrapage ne marche pas du premier coup : ça court vite. Une fois, l'animal dans vos bras, vous pouvez lui parler doucement et même le caresser doucement. Il va se calmer, et si tout le monde est calme, tout se passera correctement.

 

Etape 3 :

A partir de ce moment, tout le monde doit savoir exactement ce qu'il a à faire.

Et c'est très important pour la bonne marche de cette opération. C'est là que la « profonde » motivation intervient : Ou on le fait et on va jusqu'au bout, ou on abandonne et on trouve quelqu'un d'autre pour la corvée.

Je n'avais personne pour le faire à ma place, alors j'ai dû m'y coller.

 

Dans notre cas : on continue.

 

L'animal est dans les bras de l'attrapeur, l'autre doit le recouvrir avec le tissu et l'enrouler fermement dedans, sans faire tourner l'animal (comme on enveloppe un bébé dans un châle).

Laisser la tête dépasser largement du tissu. Mettre les gants fins et préparer le cutter, toute lame dehors et BLOQUEE.

Une fois cette opération effectuée, il est inutile de se presser : l'animal est calme.

Celui qui tient la bête lui relève la tête doucement et tire un peu vers l'arrière pour dégager le cou.

L'autre avec le cutter, cherche à voir la peau et ceci fait, saisir le cou et trancher le plus fort possible et le plus vite possible.

Si le cou est bien dégagé, cela va très vite : on ne s'est pas emmêlé dans les plumes, et les 2 ou 3 va et vient du cutter ont fait leur office : l'animal « s'endort » sans crier, le sang coule, celui qui le tient dans le drap le sent bouger pendant quelques secondes (cela fait très bizzare.), puis voilà, c'est fini.

Il n'y a plus qu'à l'attacher par les pattes, l'accrocher et le laisser se vider de son sang.

Si on doit recommencer pour un autre animal : impérativement changer la lame du cutter, on est ainsi sûr qu'elle est aiguisée, et on n'a pas à ce poser la question : est-ce que ça va bien couper ?

Voilà pour cette expérience que je n'aurai jamais pensé vivre.

J'espère qu'elle vous sera utile, c'est de loin, un moyen fiable, rapide et sans souffrance pour l'animal, même si on se pose toujours la question. Mais bon.

 

Après avoir tué, plumé, vidé et congelé 4 coqs, on a pu s'occuper de la poule.

Nous avons désinfecté ses plaies, nourrie à la main et abreuvée pendant 2 jours.

Vu la météo, nous l'avons mise dans une caisse dans la maison, pour lui permettre de se réchauffer et de reprendre des forces, et la nourrissons régulièrement.

Elle semble se remettre mais elle fait de la fièvre. On verra bien ce qu'il se passera.

De plus, elle n'est pas seule puisque nous avons laissé le coq le plus léger en vie, en attendant de l'échanger contre une poule.

Bonne nouvelle : 1 semaine après, (nous sommes le 11 octobre 2008), la poule se remet très bien. Elle mange et boit seule, se balade calmement avec son compagnon, et ses plumes repoussent... La guérison n'est plus loin... Mais elle ne pond toujours pas. Peut-être est-elle encore jeune et ne repondra qu'au printemps...

Aujourd'hui, 19 octobre, nous sommes heureux de vous apprendre que la poule est guérie : elle pond à nouveau et se remplume à vive allure. Donc : mission accomplie !



 
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